Gérald Toto
Sept ans après son premier album solo, Gérald Toto, l’Antillais parisien remet le couvert avec Kitchenette. On retrouve cette sensualité inégalable, entre chanson française et groove caraïbéen même si certains mets auraient mérité un peu plus de piquant.
Kitchenette
Sept ans après son premier album solo, Gérald Toto, l’Antillais parisien remet le couvert avec Kitchenette. On retrouve cette sensualité inégalable, entre chanson française et groove caraïbéen même si certains mets auraient mérité un peu plus de piquant.
Le chanteur aura mis du temps à se relever de Premiers jours, un album défendu du bout des lèvres par sa maison de disques de l’époque, Warner. Un disque trop difficile à classer dans les linéaires bien lisses des temples de la consommation. Beaucoup d’artistes pleureraient encore dans les jupes de leur mère. Gérald, directeur artistique de Faudel dans les années 90 (on lui doit le tube Tellement n’brick) part lui s’enrichir aux contacts d’autres artistes. Il collabore avec Marcel Kanche, Smadj jusqu’à enregistrer il y a deux ans un album en trio avec Lokua Kanza et Richard Bona.
En sept ans, Gérald Toto a eu le temps d’expérimenter, d’approfondir, d’enrichir son style. On l’entend dès les premières mesures de Par temps calme, morceau inaugural. Guitare finement aérienne, basse soyeuse, batterie au groove imparable. Le son vous caresse, se love avec délice au creux de votre oreille. Comme pour le Chambre avec vue d’Henri Salvador, une douce torpeur vous envahit avec délice. Un plaisir qui confine au coup de foudre une fois la voix, à la sensualité mystérieuse, entrée en scène.
Le dépit est d’autant plus grand ! Avec les mêmes ingrédients, la sauce ne prend finalement que sur Les copines ou dans une moindre mesure Isabelle in love & pain et No man’s land. Le reste, agréable au tympan, ronronne un peu trop pour retenir l’attention. C’est d’autant plus dommage que cet album est peaufiné comme peu. Chaque écoute révèle mille trouvailles. A la Kitchenette, on aurait préféré une vraie cuisine. Après nous avoir ouvert un appétit de requin, Gérald Toto nous laisse sur notre faim.
Gérald Toto Kitchenette (V2) 2006