
Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.
Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer
Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30
Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)
Charles Mingus, un jazzman en colère !
Le contrebassiste américain Charles Mingus fut, certes, un musicien talentueux mais aussi un esprit contestataire… Né en 1922, il a dû braver la ségrégation raciale et les humiliations avant d’être reconnu comme un acteur du soulèvement social des années 60. Promis à une belle carrière de violoncelliste classique, il abandonna très tôt cette destinée prestigieuse, victime des railleries racistes de ses contemporains.
Ce revers de jeunesse déterminera son engagement citoyen et son comportement parfois excessif et radical. Il n’hésitera pas à serrer les poings pour se faire respecter quitte à se brouiller avec ses aînés. Charles Mingus était une forte tête qui ne s’embarrassait pas de courbettes ou de flagorneries pour faire entendre ses positions.
Il parvint cependant à imposer un discours musical singulier, dont on ne cesse de redécouvrir la richesse mélodique, harmonique, et patrimoniale. Ce véritable insoumis n’hésitait pas à critiquer les exactions des autorités à travers ses œuvres.
« Fables of Faubus », composé en 1959, est une fronde véhémente destinée au gouverneur d’Arkansas, Orval E. Faubus, opposé à l’entrée d’étudiants noirs à l’université de Little Rock, et ce, contre l’avis de la cour suprême des Etats-Unis.
« It was a lonely day in Selma, Alabama » reflète l’indignation de Charles Mingus en 1963, après l’assassinat sauvage de quatre petites filles noires brûlées vives dans une église baptiste par des membres du Ku Klux Klan.
Charles Mingus était un homme en colère, et son « Epopée » épouse les tourments d’une Amérique en pleine ébullition.
Le pianiste francais, Laurent De Wilde, reconnaît volontiers sa fascination pour ce personnage hors normes qui a écrit plusieurs chapitres de l’histoire du jazz. Avec le réalisateur Paul Ouazan, il a décidé de célébrer ce rebelle légendaire en lui consacrant un documentaire de 52 minutes, jazz, militant, swing, et sans complaisance…
Ce film sera diffusé, le 25 octobre 2011, à minuit sur la chaîne Franco-Allemande Arte. En avant-première, nous vous dévoilons quelques épisodes de la vie tumultueuse de l’imprévisible, Charles Mingus !
http://mingusmingusmingus.com/
http://www.laurentdewilde.com/