Comme tous ses compatriotes lébous, Mustapha Diagne était pêcheur mais ce Sénégalais du littoral était aussi un musicien accompli. Diogal Sakho, fasciné par la magie que son oncle tirait de sa guitare ne le quittait pas d'une semelle, portant ses guitares, étudiant chacun de ses gestes en se laissant envoûter par les rythmes gumbé, spécifiques à cette ethnie. Mais trop vite l'oncle meurt, laissant de nombreuses chansons et une guitare orpheline.
Longtemps, le jeune Diogal regarde l'instrument sans oser y toucher, tout en se disant qu'il n'était pas possible de laisser l'œuvre et l'âme de son ainé mourir. Un jour, il ose prendre l'instrument dans ses mains et se souvient des heures passées en compagnie de tonton Mustapha. Loy Erhlich, vieil ami de la famille,  jouait avec l'oncle et a vu grandir Diogal depuis sa naissance en 1970. En revenant visiter la famille, il s'enthousiasme pour le talent grandissant du jeune artiste. Il se décide à l'aider, le fait venir à Paris pour enregistrer quelques chansons dans son home studio. A Dakar, Loy, qui fut un temps le clavier de Youssou N'Dour lui fait écouter le résultat. Conquis par les mélodieuses chansons folks et la belle voix du jeune lébou, la star de Dakar décide de distribuer une première cassette de Diogal Sakho via son label "Xippi". L'étape suivante, c'est la préparation d'un album pour le marché international. L'enregistrement se fait avec la même équipe de musiciens virtuoses qui se réunissent cette fois dans un studio professionnel. Mêlant anciennes chansons et nouvelles, « Samba Alla » est naturellement dédié à Moustapha Diagne qui, s'il est parti trop tôt, lui a laissé un bel héritage dont Diogal semble vouloir tirer le plus joli des profits. Une musique naturelle et inspirée.

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