Nouvelle Vague

Après Nouvelle Vague (2004), Bande à Part (2006) et 3 (2009), Marc Collin et Olivier Libaux, géniteurs du collectif Nouvelle Vague, poursuivent l’exercice de style avec un quatrième chapitre : Couleur sur Paris.

Petit rappel de cette recette qui les mena de la capitale française aux quatre coins du monde : dans une triple définition de la "nouvelle vague" – punk, brésilienne et cinématographique –, ils proposent une relecture de tubes new wave, version chaloupée et personnelle, servie par un casting de luxe...

Après trois volets anglophones, les deux compositeurs s’attaquent aujourd’hui au punk tricolore : des titres made in France, fin 70/début 80, au parfum délicieusement daté, qui refleurissent sous des couleurs modernes, plutôt féminines... carrément glamour !

Dans la catégorie "tubes", le brûlot d’Indochine L’Aventurier renaît ainsi sous le grain sensuel d’Helena Noguerra, quand l’Amoureux Solitaire de Lio devient jazzy avec Hugh Coltman ; Marcia Baïla des Rita se fait suave (Adrienne Pauly), quand Week End à Rome de Daho impose les délices de Vanessa Paradis.

Entre rage punk et esthétisme dandy, underground et main stream, la panoplie blousons noirs/crêtes rebelles se devine : défilent Elli et Jacno, Arno, Bertrand Cantat, Stephan Eicher... Sur les cendres de cet héritage, chantent alors les trentenaires, nourris à cette sève : une Camille hilarante (Putain Putain), un Julien Doré sexy (Anne cherchait l’amour), une Olivia Ruiz "caliente" (Mala Vida, version lente...) : si certaines reprises sont plus ou moins réussies, la nostalgie s’invite avec force. On se rappelle amusés les originaux, et l’on prête l’oreille à ces nouvelles moutures, tour à tour branchées, groovy, fraîches, drôles, dénaturées, infidèles...

Sur les pistes, s’agitent alors des "jambes aiguisées comme des couperets, deux flèches, qui donnent des idées..." Des sensations ? Paris fut punk. "And it’s not dead"...  

Nouvelle Vague Couleur sur Paris (Barclay) 2010
En concert au Casino de Paris le 30 novembre