Isaac Delusion, entre terre et air
Trois ans après un premier album remarqué, les Parisiens d’Isaac Delusion réinventent leur dream pop vaporeuse mais toujours dansante avec Rust and Gold. Revue de détail.
C’était il y a déjà cinq ans. Une drôle de mélopée, haut perchée, surplombant des nappes de chœurs et de claviers doucement hypnotiques, et une boîte à rythmes légère et entraînante. Entendue sur les ondes, passées d’oreilles en oreilles comme une traînée de poudre, Midnight Sun, premier single saisissant, avait propulsé Isaac Delusion au statut de nouvelle sensation de la scène electropop française.
Deux albums plus tard, même transe douce et même charme un peu irréel. Rust and Gold est cependant le disque d’un groupe totalement aguerri à la scène comme au studio, et nécessairement plus ambitieux.
Devenu quintet, et récemment signé sur un nouveau label (Microqlima), Isaac Delusion ne se contente plus ici de renouveler la recette de ses premiers efforts calmes et ouatés. Isabella, premier single et titre inaugural, bénéficie d’une production plus massive, parfois proche de leurs confrères de M83.
Dès le second titre, Black Widow et sa batterie aux accents de Tame Impala, le tempo s’élève, le potentiel dansant aussi. Le groupe, farouchement anglophone jusque-là, s’autorise même une incursion (réussie !) dans la langue de Molière avec le très groovy Cajun et son clin d’œil à la Louisiane.
Reste la voix androgyne de Loïc Fleury, chanteur au timbre si souvent comparé à Jimmy Sommerville mais capable de surprenantes inflexions soul, voire de déraillements, comme sur The Sinner. De l’éther à la terre, il n’y a parfois qu’un pas.
Isaac Delusion Rust and Gold (Microqlima) 2017
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