Thérapie Taxi, sur la route du succès

Le trio Thérapie Taxi aux Francofolies de la Rochelle, juillet 2018. © RFI/Edmond Sadaka

C’est l’un des groupes qu’on voit le plus dans les festivals français cet été. Avec ses paroles provocatrices, Thérapie Taxi parle comme personne à la génération des 15-25 ans. On a rencontré Adé, Raph et Renaud au lendemain de leur concert au festival Solidays, qui a ouvert pour lui une saison de folie.  

Cet après-midi-là, c’est l’été sur les bords de Seine. Dans un café parisien, les membres de Thérapie Taxi – "TT" pour les intimes- sirotent des jus d’abricot et prennent du thé. On est alors bien loin du Disque d’or qui s’annonce pour eux, de la rumeur qui commence à entourer le groupe, et de leurs concerts où se massent les 15-25 ans. Quelques jours plus tôt, au festival Solidays, c’était une forêt de casquettes, d’écrans de smartphones qui s’élevaient au-dessus des têtes, et un public qui connaissait déjà leurs paroles par cœur. 

Loin de virer à l’autosatisfaction, Adé, Raph et Renaud en seraient presque tout chose. "Avec Adé, on a failli pleurer entre les deux derniers morceaux. À un moment, j’entendais les gens qui gueulaient 'merci' et j’ai presque eu un mouvement de recul, comme pour ne pas voir. J’ai plutôt de l’aplomb d’habitude, mais là je ne savais pas quoi faire", explique Raphael Faget Zaoui, alias Raph, le cerveau du trio parisien. Il faut dire que ce concert donné devant un chapiteau plein à craquer est révélateur de l’ascension du groupe, à l’affiche de 23 festivals cet été. 

Des chansons d’amour trash

Avec ses tubes trash qui racontent les soirées de fête "comme elles se sont passé la veille", le trio parisien touche une génération connectée à Snapchat. Il parle dans un langage très cru, de sexe, d’alcool, de drogue, et au bout de tout ça, de l’amour et son vertige. "Les thématiques viennent avec ta vie et puis, on ne va pas se mentir, on n’est pas très originaux : on parle vachement d’amour. On raconte le fait d’être paumé dans ce moment d’adulescence, c’est-à-dire dans cette transition entre l’adolescence et l’âge adulte", poursuit Raph. "C’est juste la façon de le formuler qui fait tiquer les gens", reprend Adélaïde Chabannes de Balsac, alias Adé, la chanteuse et incarnation féminine de la bande. 

À en croire son premier album, Hit Sale, Thérapie Taxi serait "un pote" pas exactement recommandable. Le groupe né il y a cinq ans de la rencontre d’une Parisienne pur sucre, Adé, et d’un Avignonnais monté à la capitale, Raph, fait preuve d’une grande sincérité. "On écrit souvent en réaction à ce qui nous arrive. Comme le nom du groupe l’indique, il y a quelque chose qui est très thérapeutique. L’une des vertus de la thérapie, c’est le fait de pouvoir extérioriser. Ce qui est, pour moi, quelque chose de très sain et de serein. L’extériorisation par l’art, c’est rendre beau quelque chose qui n’est pas forcément facile à vivre", constate Raph, par ailleurs adepte des nuits festives de son quartier parisien, Pigalle. 

Émule du groupe La Femme, "TT" est un grand mélange de styles bien dans l’air du temps. Il y a de la pop, pas mal d’électro, du rock un peu. Poussant vers le rap, il a invité le rappeur belge Roméo Elvis sur la chanson-titre, Hit sale. Il a comme ce dernier une conscience aiguë des réseaux sociaux et de ce qu’ils peuvent susciter. Un peu à l’image de son désormais incontournable Salop(e) où, avant débiter les pires horreurs, il lance : "Mais mon rêve, ma chérie / C’est d’me perdre dans tes yeux bleus / D’être en vie, d’être amoureux / De s’en aller un peu." L’amour, toujours...

Thérapie Taxi Hit sale (Panenka Music) 2018

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