Afrikkanitha (Angola)
Une voix de velours, voila ce qui caractérise la chanteuse Afrikkanitha. Dans un registre très jazzy, sous influences africaines, la jeune Angolaise propose grâce à son album Ainda Sonho chanté en portugais, des titres portés par sa sensibilité et sa virtuosité vocale.
Afrikkanitha, née Eunice Quipuco Piedade José, vient d'Angola où elle est né en 1974. Dès l'âge de 4 ans, son entourage peut constater ses prédispositions artistiques alors qu'elle danse et chante sur les chansons de Madonna ou de Whitney Houston. A l'âge de 5 ans, elle est victime d'un accident qui provoque une atrophie de l'œil droit et un strabisme. Cette différence sera un objet de moqueries et la tiendra à l'écart des autres. Elle se réfugie alors dans la musique et dans la religion. A l'adolescence, elle se découvre un goût pour l'écriture, surtout pour des poèmes.
Alors qu'elle a 15 ans, un ami l'introduit dans le milieu artistique. Elle commence à prendre des cours de guitare et de chant mais elle se consacre rapidement uniquement au chant. En 1991, à l'occasion d'une conférence, elle rencontre le Brésilien Sergio Ricardo, un des compositeurs attitrés de la grande chanteuse Elis Regina. Afrikkanitha monte pour la première fois sur scène et interprète deux chansons, la première à l’invitation de Sergio Ricardo et la seconde avec le pianiste Joao Oliveira devenu plus tard son mentor, jouant avec elle des thèmes de Tom Jobim, Djavan et d’autres standards.
A partir de là, elle ne s’arrête plus. Elle intègre le groupe Vozes Negras avec lequel elle interprète des titres de massemba et de musiques africaines d’autres pays ainsi que des standards américains. Elle suit ensuite des cours de chant avec un professeur qui lui donne une place dans une chorale de l’église méthodiste, chorale qu'elle fréquente pendant quelques mois. Dans un autre registre, elle intègre ensuite le groupe N’Sex Love où elle explore les styles r’n’b, soul ou jazz.
Après un séjour en Afrique du Sud, elle émigre en France et est amenée à travailler avec Ray Lema ainsi que la chorale de Frank Okoa à Grenoble. Si en arrivant à Paris, elle travaille avec différents groupes et chante la soul des années 60 et 70, c'est tout de même le jazz qui reste sa véritable passion. En 2007, elle enregistre un premier single Kebrando o silēncio ("Casser le silence") suivi d’un premier album intitulé Weza qui mélange les rythmes africains et le jazz. Il est produit par son mari Simmons Massini.
Trois ans plus tard, elle enregistre un nouvel album Ainda sonho ("Je rêve encore") avec des producteurs de talent, Etienne Mbappé, Cheikh Tidiane Seck, Julien Agazar ou le Mozambicain Moreira Chonguiça. Plus expérimental, cet album est une fusion intelligente entre les rythmes que la jeune femme connaît très bien, ceux de son continent et ceux qui sonne naturellement à son oreille, le gospel, le jazz ou la bossa. La plupart des textes sont en portugais.
En 2011 elle participe au disque du fadiste portugais Carlos do Carmos e amigos.