Vox Low, découverte new wave à la française
En ces temps où le rap domine les débats, ils continuent manifestement de croire fort au rock. Avec un deuxième album de new wave plutôt dansante, Keep on Falling, les membres du groupe parisien Vox Low revisitent le genre de façon très classieuse. Et si, contrairement au paysage urbain désolé montré sur la pochette, l’espoir émergeait de ces ombres ?
Un riff avec un flanger qui joue la confusion entre la guitare et la basse, une basse qui roule finalement sur ce qui ressemble à une boîte à rythmes, et un chant retenu. Le morceau s’appelle Henry rode et il évoque quelques fantômes. Il y a bien sûr celui des Anglais de Joy Division, mais aussi du groupe Marquis de Sade, qui a posé en son temps les jalons de la scène rock à Rennes.
Avec un deuxième album dont le titre ne pousse pas franchement à l'optimisme, Keep on Falling – ce qu’on peut traduire par "continuons la chute"- Vox Low ne réécrit pas l’histoire. Mais ces quatre Parisiens perpétuent, avec un son bien d’aujourd’hui, un style, la new wave, dont l’âge d’or remonte au tournant des années 1970 et 1980. On retrouve ici une musique sombre et romantique où l’essentiel repose sur des rythmes binaires. Le tout est surmonté de claviers et de guitares tranchantes qui donnent à cette musique un côté industriel.
Du rock taillé pour le dance floor
S’il sait aussi s’aventurer dans des tempos moins élevés, le groupe invite le plus souvent à gagner les dance floor. Il ne s’agit pas d’une danse faite de convulsions à l'image de Ian Curtis, mais quelque chose de plus direct. Sans doute l’un des morceaux de bravoure de ce disque, la chanson titre Keep on Falling est tissée de motifs hypnotiques et d’évanescences. Reprenant le balancement du Nightclubbing d’Iggy Pop, I know I will évolue dans cet état second où des ambiances moites rejoignent l'interlope.
Les paroles tout en anglais jouent la répétition avec des thèmes qui vont du macabre à l’histoire d’amour malheureuse. On regrette même que des chansons en français ne se glissent pas dans le nombre, tant on se dit que cela pourrait bien aller à la voix grave du chanteur Jean-Christophe Couderc. L’enregistrement s’est déroulé, paraît-il, "dans leur batcave secrète, située près de l’entrée du périphérique de la Porte d’Aubervilliers, à la frontière sombre du 18e arrondissement parisien". Il est vrai que la production est des plus précise et soignée.
À l’image du groupe Frustration, figure emblématique de Born Bad Records, label notamment axé sur le rock "bleu, blanc, rouge", ces Parisiens font bien les choses. Les nostalgiques du post punk trouveront du grain à moudre et une déclinaison orthodoxe du genre. Pour les autres, il n’est pas du tout interdit de commencer par là et de remonter le temps.
Vox Low Keep on Falling (Born Bad Records) 2023