La salsa enchantée d'African Salsa Orchestra

African Salsa Orchestra. © Rocio Belmonte

En activité sur scène depuis deux ans, l’African Salsa Orchestra sort son premier album, emmené par le chanteur-tromboniste béninois Michel Pinheiro qui s’est illustré dans le passé aux côtés du reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly ainsi qu’avec les Mercenaires de l’ambiance chargés d’assurer Les Bals de l’Afrique enchantée.

Imparable ! Dès l’instant où cuivres, percussions et piano se mettent en marche pour littéralement jouer ensemble et propulser l’African Salsa Orchestra dans une sorte de mouvement perpétuel harmonieux, l’effet de la salsa se fait ressentir. Il est même renforcé, tant tout semble fluide, naturel, signe que tout le monde dans l’équipe parle le même langage, quelles que soient les nationalités, durant les 50 minutes que dure cet album.

Si les lieux pour apprendre et danser la salsa ne manquent pas, en Occident ou en Afrique, la défendre sur un CD s’apparente paradoxalement plutôt à une gageure en 2017. Parfaitement conscient de cette situation, Michel Pïnheiro ne s’est jamais découragé. Celui qui a été pendant plus de dix ans un pilier du groupe de Tiken Jah Fakoly n’a fait que suivre son amour inconditionnel pour ce rythme étiqueté "latino" mais qui a ses origines sur le continent africain : "Ce sont les tambours qui ont donné naissance à la salsa", rappelle-t-il. Dans son enfance, il raconte avoir été "bercé" par les chansons de son compatriote Gnonnas Pedro, figure de la salsa africaine et membre du collectif Africando, celles du Cubain Roberto Torres ou encore celles de "la reine" Celia Cruz – à qui la Béninoise Angélique Kidjo rend spécialement hommage sur scène avec son nouveau spectacle.

Hormis un chant traditionnel, qui fait justement le lien avec les racines yoruba de cette musique, celui qui est devenu tromboniste dans les années 90 après être parti vivre en Côte d’Ivoire, a sélectionné dans ses quatre albums parus depuis 1999 la quasi-totalité des morceaux et les a retravaillés pour ce nouveau projet où il met de côté son instrument pour faire entendre sa voix. Avec le savoir faire de son complice Florent Briqué, rencontré au sein des Mercenaires de l’ambiance, il a ajouté notamment des violons, apporté à ces chansons davantage de consistance, les a polies, lustrée avec application. Pour qu’in fine, elles brillent de ces feux qui rendent la salsa étincelante.

African Salsa Orchestra (L’oreille en friche/Inouie distribution) 2017

Page Facebook de African Salsa Orchestra – Michel Pinheiro
En concert le 22 septembre au Flow Paris