Festival d’été de Québec 2015

Festival d’été de Québec 2015
Bernhari, Festival d'été de Québec 2015 © MC Mello

Le 48e Festival d’été de Québec (FÉQ) vient de prendre fin, après avoir à nouveau offert les 11 plus grandes soirées de festivités musicales de l’année dans la capitale. Retour sur les meilleurs moments de cette édition marquée par un tour de force : le spectacle de Patrick Watson sur les plaines d'Abraham.

Des énormes concerts extérieurs jusqu’aux petites scènes plus intimes, le programme du 9 au 19 juillet était dense. D’année en année, il est facile de constater que le Festival d’été de Québec s’adresse de moins en moins uniquement aux mélomanes de la ville de Québec ou de la province. Oui, les résidents de Québec sont bien présents, avec leur fidèle "passeport" donnant accès à 11 soirs de concerts (un bracelet et une épinglette munie d’une lumière rouge clignotante qui provoque un effet assez impressionnant la nuit, quand des milliers de personnes sont réunies !). Mais cette année plus que jamais – en grande partie grâce à la présence rare des Rolling Stones sur les plaines d’Abraham –, les festivaliers semblaient venir du monde entier.

En dix jours, le festival a présenté autant de têtes d’affiche internationales (Deep Purple, FooFighters, Megadeth, etc.) que de perles québécoises. Parmi les spectacles d’artistes locaux, par exemple, certains des plus marquants ont été LoudLary Ajust (rap) en ouverture de Run The Jewels à l’Impérial, Ponctuation (rock) au Cercle, et Bernhari (rock) au Parc de la francophonie avant Zappa Plays Zappa. Ces trois formations bien différentes les unes des autres ont en commun d’attirer les foules avec une musique francophone originale et de qualité. Outre les musiciens du Québec, le FÉQ a aussi présenté sur sa seule scène gratuite plusieurs importants concerts dits multiculturels, notamment Zebda (France), Antibalas (É.-U.), Tamikrest (Mali) et Los Van Van (Cuba).
Grands classiques rock et rap   
     
Grâce aux Rolling Stones, le mercredi 15 juillet était sans aucun doute, la soirée la plus courue du FÉQ 2015. En matinée, on comptait déjà plusieurs fans installés près de l’entrée du grand site extérieur des plaines d’Abraham, en prévision de l’ouverture à 18 h. Tant mieux, puisque ceux qui y ont campé ont eu l’occasion de découvrir le groupe rock montréalais Galaxie, qui a accompli avec brio sa mission de chauffer la scène pour Mick Jagger et sa bande. Les musiciens Olivier Langevin, Fred Fortin et leurs acolytes ont livré les chansons très relevées de Zulu, paru en début d’année, ainsi que de nombreux tubes de Tigre et diesel. Galaxie pourra désormais se targuer d’avoir joué devant une foule monstre de 80.000 personnes sans perdre un seul poil d’assurance et d’énergie.
Le lendemain, la même immense scène ayant carburé au rock laissait place à une soirée hip hop réussie, mais beaucoup moins fréquentée. C’était cette fois, au tour de l’artiste d’origine amérindienne Samian d’ouvrir le bal avec son rap engagé. Même si ses habituels invités spéciaux n’étaient pas de la partie et que le concert était très bref, le rappeur a livré une performance qui a semblé plaire aux festivaliers encore peu nombreux sur les plaines. Et il a bien profité de cette tribune pour transmettre son message social sur la jeunesse autochtone.
Ont suivi deux légendes hip hop issues d’une autre époque : De La Soul (un spectacle très ludique et riche en animation de foule, qui revisitait leurs hits en formule "medley")  ainsi qu’IAM, qui reste sans surprise toujours aussi populaire au Québec après toutes ces années. Notons qu’IAM a également livré une performance gratuite et spontanée dans la rue en fin d'après-midi, au plus grand plaisir de ses admirateurs.
La magie selon Patrick Watson

Même si plusieurs artistes étaient venus de loin pour jouer sur les plaines, c’est un musicien local qui a véritablement marqué cette série de mégaconcerts en plein air. Vendredi, tout juste après une fort jolie performance des Barr Brothers (on se souviendra longtemps de leur superbe reprise de Shine On You Crazy Diamond), le public était parfaitement disposé à vivre une expérience hors norme : le concert carte blanche de Patrick Watson.
Appuyé par ses nombreux complices de talent – parmi lesquels plusieurs collaborateurs des Barr Brothers, l'excellente chanteuse Marie-Pierre Arthur et le guitariste virtuose Joe Grass–,l’auteur-compositeur-interprète montréalais a offert un sublime voyage indie-folk. Après l’entrée en scène de sa chorale toute de blanc vêtue, l’arrivée de Watson sur la scène enfumée, garnie de ballons géants, a été chaudement applaudie.
Le périple a bien entendu traversé en partie le dernier album Love Songs For Robots, mais le moment fort était indubitablement l’apparition d’un invité-surprise très spécial, Robert Charlebois, pendant Je te laisserai des mots. Oui, Patrick Watson chante aussi parfois en français, ce qui a semblé beaucoup plaire au public majoritairement francophone du spectacle.
Visiblement ému de l'accueil chaleureux qui lui a été réservé, le monument de la chanson québécoise est demeuré sur scène pour interpréter avec Watson et ses musiciens son succès Lindbergh, dont tous, petits et grands, connaissaient les paroles par cœur. Non, la scène des plaines n’est pas réservée qu’aux grosses fêtes et aux décibels. Watson et Charlebois ont démontré que l’émotion peut aussi y passer. Et avec beaucoup d’intensité.
Site officiel de Patrick Watson 
Site officiel de Galaxie
Site officiel de LoudLary Ajust 
Site officiel de Bernhari
Site officiel de The Barr Brothers