Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer

 

 

 

Horaires

Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30

Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)

Ces chers disparus (3 sur 4) : Maurice White

Maurice White. © Getty images/Rob Verhorst/Redferns

Tout le mois d’août, L’épopée des Musiques Noires propose une collection d’émissions consacrées aux grandes figures disparues en 2016.

Fondateur du groupe de funk, Earth Wind & Fire, Maurice White imaginait un monde où la diversité culturelle était le moteur de nos existences. C’est sûrement la raison pour laquelle son épopée fut si riche et si palpitante. Bien qu’il naquit à Memphis (Tennessee), l’une des capitales du blues et de la soul-music américaine, c’est à Chicago que son aventure musicale débute au tournant des années 60. Il n’a alors que 20 ans, mais sa fougue et son enthousiasme séduisent... Maurice White prend alors son envol !

C’est d’abord en qualité de batteur pour le label Chess Records que le jeune homme parvient à susciter la curiosité. On le voit aux côtés de grandes figures de l’époque, Muddy Waters, Buddy Guy, Etta James... Il participe avec joie aux séances d’enregistrement d’imposantes personnalités, et tisse insidieusement son réseau professionnel en devenant un musicien de studio incontournable. C’est le pianiste Ramsey Lewis qui, le premier, remarque la prestance et le talent de Maurice White. Leur association deviendra bientôt une vraie camaraderie et Maurice White développera progressivement son écoute et son univers sonore. Il découvrira notamment un instrument africain, la sanza ou kalimba, qui nourrira son ouverture d’esprit et son inspiration. 

 

© Getty images/Richard E. Aaron/Redferns
Maurice White sur scène avec Earth Wind and Fire, à New York en 1979.

 

En 1969, impatient d’exprimer sa maestria, Maurice White crée son propre groupe, Salty Peppers. Bien que l’humeur de cette jeune formation pose les bases d’une tonalité Soul-Funk alléchante, le succès est mitigé. Maurice White comprend rapidement qu’il va lui falloir passer à la vitesse supérieure. Ainsi, au printemps 1970, il réfléchit déjà à un nouveau concept. Son idée est simple : proposer un répertoire pétri d’influences afro-planétaires guidé par la puissance expressive de mère-nature. Certes, cette intention psychedelico-artistique peut aujourd'hui faire sourire mais ce choix assumé fera la gloire du groupe... Earth Wind & Fire ! (La terre, le vent, le feu).
 
Il faudra cependant attendre 1975 et la parution de l’album « That’s the way of the world » pour que le succès parvienne à conforter Maurice White dans son rôle de leader incontestable. Le titre Shining Star fera l’unanimité et sera le premier grand tube du groupe. L’abandon progressif des accents jazz pour des ornementations cuivrées satisfera un public de plus en plus large et de plus en plus fervent. Suivront Getaway, Fantasy, September, Boogie Wonderland, Let’s Groove et, bientôt, un sentiment de surenchère mercantile qui aura finalement raison d’un état de grâce de 10 ans. 
 

© Tony Barnard (Los Angeles Times)
Earth Wind & Fire (1981), Maurice White (au centre).

Au milieu des années 80, Earth Wind & Fire se cherche et ne parvient plus réellement à épouser l’ère du temps. Les grands shows clinquants d’antan ont vécu et, seule, l’aura de Maurice White permet de maintenir la renommée du groupe intacte. En 1987, une triste nouvelle fragilise davantage l’avenir de cette formation devenue légendaire. Atteint par la maladie de Parkinson, Maurice White peine désormais à donner des prestations honorables. Sa santé chancelle et celle de l’orchestre également. En 1994, il se retire et laisse à son frère, Verdine White, le soin de veiller aux destinées d’Earth Wind & Fire. Pendant 20 ans, c’est un groupe en convalescence qui tentera d’écrire de nouveaux chapitres à une histoire assombrie par l’inéluctable disparition de son fondateur. Le 3 février 2016, Maurice White nous quittait à l’âge de 74 ans...
 
 

 

 

 

Site officiel de Earth Wind et Fire