SONAR 2003

Du 13 au 15 juin derniers, Barcelone a pour la dixième fois, accueilli le Sonar. Nouveau succès - 90.000 visiteurs - pour la plus importante manifestation internationale autour des musiques électroniques. Une institution est née.

Un festival électronique institutionnel.

SONAR AN VIIIDu 13 au 15 juin derniers, Barcelone a pour la dixième fois, accueilli le Sonar. Nouveau succès - 90.000 visiteurs - pour la plus importante manifestation internationale autour des musiques électroniques. Une institution est née.

SONAR ATTITUDES

La dixième édition du Sonar, festival interdisciplinaire de culture électronique, aura été celle de son avènement : toujours plus d'artistes, toujours plus de disciplines avec cette année de nombreuses installations multimédias et une rétrospective sur l'histoire du festival. Et surtout une fréquentation en augmentation exponentielle. Les initiés des premières éditions qui se déroulaient au bord de la mer regrettent l'intimité et l'exception du Sonar des premières heures. C'est toute une génération qui se retrouve à présent chaque année au musée d'art contemporain de Barcelone pour le Sonar de jour et dans la zone industrielle de Zona Franca pour le Sonar de nuit. Avec l'édition cette année de l'album photo du Sonar, présentant des images de tous les artistes y ayant joué depuis dix ans, c'est tout un mouvement qui prend forme au Sonar. Et qui semble loin d'être en perte de vitesse !

Dès le jeudi après-midi, veille de l'ouverture, le musée d'art contemporain de Barcelone est transformé en village électronique avec six scènes dont trois en plein air, ses foires discographique et éditoriale où se présentent de nombreuses maisons de disque, distributeurs et magazines, son cinéma, son exposition et de nombreuses salles de conférences. Le village est envahi par une foule immense et particulièrement conviviale.

Si le Sonar est l'occasion de nombreuses rencontres professionnelles, elles se déroulent souvent au milieu du public, dans une ambiance détendue et rythmée par les concerts qui se succèdent en permanence. L'aspect festival et celui de salon professionnel fusionnent avec bonheur au Sonar de jour. Tout de suite, les particularités de l'édition 2003 sautent aux yeux : la première est l'hégémonie allemande actuelle dans les musiques électroniques. La majorité des professionnels présents sont en effet allemands, comme c'est le cas à la foire du disque où il est bien difficile de trouver des productions françaises ou anglaises au milieu des étalages d'outre-Rhin. La deuxième particularité est la présence au programme de nombreux groupes de musiciens, en opposition au traditionnel DJs. Guitares, batteries et machines se rencontrent pour l'avènement d'une nouvelle musique qui fait fusionner musique électronique et musique rock, pour le plus grand plaisir du public. A saluer ici les performances des Norvégiens Bugge Wesseltoft, ON / OFF ou encore Datarock.

Le Sonar de nuit lui, relève de la méga soirée. Des dizaines de milliers de personnes se répartissent sur les trois scènes monumentales, l'ambiance est très chaude, c'est à dire irrespirable en intérieur. Mais ce que le public apporte au Sonar en y venant en masse, le Sonar le lui rend bien : le programme de nuit de cette année comprenait les plus grandes stars internationales de la musique électronique comme Carl Cox, Jeff Mills, Laurent Garnier ou Aphex Twin, mais aussi la chanteuse Björk qui fit littéralement exploser les ventes de billets. Pour les amateurs d'évènements musicaux titanesques, le Sonar de nuit était parfait, fort de ses dix ans d'expérience.

Le Sonar a-t-il joué la facilité en programmant des DJs que tout le monde a déjà entendu ? Il semble que non, car le programme de cette année a une fois de plus permis de faire découvrir au grand public, venu entendre les stars internationales, de nombreux artistes moins connus mais bien plus novateurs : ainsi l'Anglais Jamie Lidell qui n'en finit pas d'étonner avec sa performance live ponctuée par ses chants, son jeu de scène spectaculaire et ses projections vidéos, les Berlinois Puppetmastaz qui présentent un spectacle de marionnettes satyriques en même temps qu'ils jouent leur musique dynamique, à mi-chemin entre hard rock et acid house, ou encore les Américains LCD soundsystem, qui présentent, eux, une performance à trois, faite de chants, synthétiseur et guitare. De plus, le Sonar n'est-il pas en droit de fêter à grandes pompes ses dix ans, avec tous ceux qui l'ont aidé à devenir l'institution qu'il est à présent ?

Seul regret, la très faible proportion de musiciens français. Il y a eu la performance très remarquée de Laurent Garnier, qui a offert une bonne surprise au public en jouant avec le Norvégien Bugge Wesseltoft, celle du pionnier français de la techno, Scan X, qui après cinq années de traversée du désert est venu présenter son nouvel album devant un public du Sonar de nuit, littéralement en transe. Miss Kittin est aussi venue présenter sa nouvelle compilation sortie sur le label suisse Mental Groove au Sonar de jour et a également offert une bonne surprise au public en revenant jouer au Sonar de nuit avec l'Allemand T. Raumschmiere.

A part le Marseillais Philippe Petit, programmé à midi le samedi, ce fut tout de la production hexagonale que le Sonar programma cette année. Considérant qu'il s'agit du pays voisin, que des milliers de Français avaient envahi la ville pour l'occasion et que la France ne manque pas de jeunes producteurs talentueux, on peut sans doute penser que les programmateurs auraient pu faire un effort dans cette direction.

Cela dit, le Sonar reste un évènement majeur de la musique électronique, professionnel et enchanteur. A l'année prochaine ?

Carine  Bouillon

Si le Sonar est l'occasion de nombreuses rencontres professionnelles, elles se déroulent souvent au milieu du public, dans une ambiance détendue et rythmée par les concerts qui se succèdent en permanence. L'aspect festival et celui de salon professionnel fusionnent avec bonheur au Sonar de jour. Tout de suite, les particularités de l'édition 2003 sautent aux yeux : la première est l'hégémonie allemande actuelle dans les musiques électroniques. La majorité des professionnels présents sont en effet allemands, comme c'est le cas à la foire du disque où il est bien difficile de trouver des productions françaises ou anglaises au milieu des étalages d'outre-Rhin. La deuxième particularité est la présence au programme de nombreux groupes de musiciens, en opposition au traditionnel DJs. Guitares, batteries et machines se rencontrent pour l'avènement d'une nouvelle musique qui fait fusionner musique électronique et musique rock, pour le plus grand plaisir du public. A saluer ici les performances des Norvégiens Bugge Wesseltoft, ON / OFF ou encore Datarock.

Le Sonar de nuit lui, relève de la méga soirée. Des dizaines de milliers de personnes se répartissent sur les trois scènes monumentales, l'ambiance est très chaude, c'est à dire irrespirable en intérieur. Mais ce que le public apporte au Sonar en y venant en masse, le Sonar le lui rend bien : le programme de nuit de cette année comprenait les plus grandes stars internationales de la musique électronique comme Carl Cox, Jeff Mills, Laurent Garnier ou Aphex Twin, mais aussi la chanteuse Björk qui fit littéralement exploser les ventes de billets. Pour les amateurs d'évènements musicaux titanesques, le Sonar de nuit était parfait, fort de ses dix ans d'expérience.

Le Sonar a-t-il joué la facilité en programmant des DJs que tout le monde a déjà entendu ? Il semble que non, car le programme de cette année a une fois de plus permis de faire découvrir au grand public, venu entendre les stars internationales, de nombreux artistes moins connus mais bien plus novateurs : ainsi l'Anglais Jamie Lidell qui n'en finit pas d'étonner avec sa performance live ponctuée par ses chants, son jeu de scène spectaculaire et ses projections vidéos, les Berlinois Puppetmastaz qui présentent un spectacle de marionnettes satyriques en même temps qu'ils jouent leur musique dynamique, à mi-chemin entre hard rock et acid house, ou encore les Américains LCD soundsystem, qui présentent, eux, une performance à trois, faite de chants, synthétiseur et guitare. De plus, le Sonar n'est-il pas en droit de fêter à grandes pompes ses dix ans, avec tous ceux qui l'ont aidé à devenir l'institution qu'il est à présent ?

Seul regret, la très faible proportion de musiciens français. Il y a eu la performance très remarquée de Laurent Garnier, qui a offert une bonne surprise au public en jouant avec le Norvégien Bugge Wesseltoft, celle du pionnier français de la techno, Scan X, qui après cinq années de traversée du désert est venu présenter son nouvel album devant un public du Sonar de nuit, littéralement en transe. Miss Kittin est aussi venue présenter sa nouvelle compilation sortie sur le label suisse Mental Groove au Sonar de jour et a également offert une bonne surprise au public en revenant jouer au Sonar de nuit avec l'Allemand T. Raumschmiere.

A part le Marseillais Philippe Petit, programmé à midi le samedi, ce fut tout de la production hexagonale que le Sonar programma cette année. Considérant qu'il s'agit du pays voisin, que des milliers de Français avaient envahi la ville pour l'occasion et que la France ne manque pas de jeunes producteurs talentueux, on peut sans doute penser que les programmateurs auraient pu faire un effort dans cette direction.

Cela dit, le Sonar reste un évènement majeur de la musique électronique, professionnel et enchanteur. A l'année prochaine ?

Carine  Bouillon

Site du Sonar