VU D’AILLEURS Avril 2004
En vedette de la 34ème Journée mondiale de la Francophonie: Saïan Supa Crew au Sénégal, Rachid Taha à Mexico et Jacques Brel un peu partout.
Spéciale Journée mondiale de la Francophonie
VU D’AILLEURS Mars 2004En vedette de la 34ème Journée mondiale de la Francophonie: Saïan Supa Crew au Sénégal, Rachid Taha à Mexico et Jacques Brel un peu partout.
Chaque année, la francophonie fait la fête. Rendez-vous était donc pris, comme à l’accoutumée, le 20 mars dernier – une date retenue en commémoration de la signature, en 1970 à Niamey (Niger), du traité portant création de l’A.C.C.T., aujourd’hui Agence Intergouvernementale de la Francophonie (A.I.F.). Organisée dans plus d’une cinquantaine de pays, cette vaste opération de promotion propose d’innombrables initiatives, souvent modestes, qui brassent tous les aspects culturels et sociologiques de la francophonie. C’est aussi l’occasion pour certains artistes d’aller visiter leurs fans les plus lointains.
En marge de cette Journée, le Saian Supa Crew en a ainsi profité pour aller s’éclater au Sénégal. Les rappeurs franciliens, très à l’aise sur scène, ont mis le feu au festival Sénérap International devant «un Centre culturel français plein à craquer», selon Le Quotidien (15/3). «Pour un show, ça l’était vraiment et c’est à ce niveau que les performeurs du hip hop sénégalais doivent se poser des questions. Comment un groupe de rap étranger peut-il faire plus d’effets que les locaux dans un exercice similaire sur une audience bien au fait de cet art urbain? N’arrivant à enthousiasmer le public que quelques rares fois avec des phrases chocs, ils leur manquaient ce plus qui fait d’une représentation scénique une communion entre les différents acteurs du show. Le public fait partie intégrante d’un concert. Et pour qu’il joue pleinement son rôle, il appartient aux artistes de le faire participer avec la manière (mouvements, voix, sollicitations…) et le feeling (bonne tenue au micro) qui fait d’un bon rappeur une bête de scène». Des bêtes de scène, les rappeurs de Noisy Le Sec, en région parisienne, le sont assurément, après ces deux soirs de «shows décalés» à Dakar (Sud Quotidien, 15/3).
Pendant que les Français électrisaient Dakar, le sénégalais Cherif Mbaw, héritier de Youssou N’Dour selon certains, faisait le voyage à Wroclaw, en Pologne, pour un concert unique au Théâtre Lalek. Au Mali, ce ne fut pas une journée mais une semaine de célébration(…), prélude à la journée proprement dite prévue, au plan international, le 20 mars», explique le quotidien national L’Essor (15/3), avec au programme, «des expositions d’oeuvres d’art, projection de films, soirée dansante, concerts de musique, conférences et débats». Côté musique, «on retiendra le concert de clôture programmé le 20 mars au Palais des Congrès de Bamako avec Salif Keïta, Blues Note Band et Princesse Prisca».
Globe-trotter impénitent, le chanteur franco-algérien Rachid Taha a posé ses valises à Mexico, répondant à l’invitation de la Fédération des Alliances françaises du Mexique. Celui que le journal El Independiente (23/3) a baptisé «le sultan des villes» a «chanté et dansé comme s’il était l’imam d’une mosquée pleine de Mexicains – quelque trois mille d’entre eux ont célébré la fusion de Rachid», faite de chansons en français, en arabe, et même d’une reprise des Clash. Pendant plus de deux heures, le rockeur Taha a une nouvelle fois battu en brèches les frontières et contribué à «ouvrir les portes de la conscience» à l’heure «où le racisme progresse fortement en Europe».
Chansons d’hier et d’aujourd’hui
Nous sommes toujours dans la vingt-cinquième année après la mort de Jacques Brel, et cela se ressent. Pensera-t-on autant à Claude Nougaro l’année prochaine? En attendant, les hommages au poète se sont multipliés, comme en témoigne la Journée spéciale Brel organisée à Brzesko (Pologne), une soirée hommage à Budapest (Hongrie) et des spectacles divers. A Madagascar, après Georges Brassens en 2003, la Journée mondiale de la Francophonie a été marquée par «l’hommage au Grand Jacques» (La Gazette de la Grande Ile, 15/3) – un hommage en deux temps: une conférence sur son «tour de chant de 1966 à Tananarive» et le concert proprement dit, orchestré par «six formations aux couleurs musicales différentes, blues, funk, rock-folk, jazz, qui se sont emparées de l’idée d’une francophonie plurielle» pour partir «à la redécouverte des refrains éternels» de Brel (La Tribune de Madagascar, 15/3). Eternelle comme Jacques Brel, Edith Piaf a eu droit aussi à de nombreux hommages, à Zagreb (Croatie), à Saratov (Russie) ou encore à Singapour.
Il est impossible d’évoquer toutes les manifestations organisées pour la Journée mondiale de la francophonie, ces quelques exemples montrent à quel point, même pour la musique, la notion est extensible. Pour l’occasion, on a joué Bizet en Slovaquie, et on a même retrouvé Nilda Fernandez… au Turkménistan!
Gilles Rio
Nous sommes toujours dans la vingt-cinquième année après la mort de Jacques Brel, et cela se ressent. Pensera-t-on autant à Claude Nougaro l’année prochaine? En attendant, les hommages au poète se sont multipliés, comme en témoigne la Journée spéciale Brel organisée à Brzesko (Pologne), une soirée hommage à Budapest (Hongrie) et des spectacles divers. A Madagascar, après Georges Brassens en 2003, la Journée mondiale de la Francophonie a été marquée par «l’hommage au Grand Jacques» (La Gazette de la Grande Ile, 15/3) – un hommage en deux temps: une conférence sur son «tour de chant de 1966 à Tananarive» et le concert proprement dit, orchestré par «six formations aux couleurs musicales différentes, blues, funk, rock-folk, jazz, qui se sont emparées de l’idée d’une francophonie plurielle» pour partir «à la redécouverte des refrains éternels» de Brel (La Tribune de Madagascar, 15/3). Eternelle comme Jacques Brel, Edith Piaf a eu droit aussi à de nombreux hommages, à Zagreb (Croatie), à Saratov (Russie) ou encore à Singapour.
Il est impossible d’évoquer toutes les manifestations organisées pour la Journée mondiale de la francophonie, ces quelques exemples montrent à quel point, même pour la musique, la notion est extensible. Pour l’occasion, on a joué Bizet en Slovaquie, et on a même retrouvé Nilda Fernandez… au Turkménistan!
Gilles Rio